l'obésité

Huit millions d’obèses en France : comment lutter contre la grossophobie


L’obésité, pathologie grave, reste encore un problème mal compris en France. Pour lutter contre la grossophobie, des associations organisent aujourd’hui une marche pour lutter contre cette discrimination.

Sommes-nous "grossophobes" ? Le sondage que vient de réaliser l’institut Odoxa (auprès de 1 000 personnes) pour la Ligue contre l’obésité est particulièrement significatif d’un véritable mépris à l’égard de nos compatriotes en surpoids. Ainsi, 67 % des Français estiment que "perdre du poids est d’abord une question de volonté", 62 % pensent que "l’obésité est avant tout due à une mauvaise alimentation et à un manque d’activité physique", tandis que 55 % considèrent "qu’il ne faut pas hésiter à mettre les personnes en situation d’obésité face à leurs responsabilités". Sachant qu’en 20 ans, la courbe de progression est passée de 5 à 8 millions de Français souffrant d’obésité, ce sondage situe bien l’incompréhension du plus grand nombre pour ce qui n’est pas encore considéré comme une maladie.

Pour Agnès Maurin, directrice de la Ligue contre l’obésité, la journée nationale, programmée ce mercredi 4 mars, est un signal "pour faire changer les regards, car l’obésité est bien un problème de santé publique". À cette occasion, 12 grandes marches seront organisées dans 12 grandes villes de France, dont Toulouse.




Un problème mal connu, même pour la médecine


Bien qu’elle ne fasse toujours pas partie du programme des étudiants en médecine, les spécialistes, au premier rang desquels les diététiciens considèrent que c’est une "une pathologie grave et galopante qu’on ne sait pas encore guérir". "Il n’existe pas de traitements médicamenteux, pas plus que de solution miracle. Il est en revanche du devoir de notre société de prendre soin de ses malades, en commençant par changer le regard sur l’obésité." analyse Mélanie Dozé, directrice scientifique de la Ligue. "Il faut former des obésitologues, car les médecins doivent être spécialement formés pour cette maladie" martèle Agnès Maurin.

Et pour convaincre des changements à opérer, la ligue contre l’obésité ne manque pas d’images très parlantes : "Penserait-on simplement soigner un cancer avec des fruits et légume ?" ou bien "Imaginerait-on soigner un asthme sévère en demandant aux patients de respirer plus profondément?"

Un contexte peu favorable à une bonne prise en compte


Deux phénomènes sont avérés pour l’obésité, les influences biologiques et socio-environnementales. Mélanie Dozé qui déplore que la seule réponse encore apportée majoritairement par le corps médical à une personne obèse est "de manger moins" explique ainsi que "chaque individu possède son propre métabolisme de base. À comportement égal, chacun de nous va dépenser différemment les calories au repos. Certains brûlent de la graisse, d’autres non. Les chercheurs commencent à mieux comprendre les dysfonctionnements biologiques hérités ou pas, qui entretiennent la prise de poids et l’augmentation de la masse graisseuse".

Sur le plan socio-environnemental, Agnès Maurin avance que "les mécanismes biologiques sont amplifiés par le type de société dans lequel nous évoluons, avec des facteurs multiples : pollution, perturbateurs endocriniens, qualité du sommeil, stress, bruit etc."

Créée en 2014 et agrémentée en 2019, la Ligue est donc une jeune association. En s’associant à la journée mondiale de l’obésité, elle va expliquer sa volonté de créer des centres médicaux où l’obésité sera traitée, parmi d’autres pathologies. Le premier d’entre eux doit ouvrir ses portes à Montpellier en septembre prochain.


17 % des adultes en France


Les adultes en situation d’obésité massive (stade le plus avancé) sont 12 fois plus susceptibles de développer un diabète de type 2, et ont 22 fois plus de risque d’apnée du sommeil que leurs pairs de poids normal. Même pour les obésités plus légères, les patients courent 70 % plus de risques de développer une insuffisance cardiaque.

Source : La Dépêche du Midi - mercredi 4 mars 2020 - p.4
https://www.ladepeche.fr/2020/03/04/huit-millions-dobeses-en-france-comment-lutter-contre-la-grossophobie,8773417.php

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