" Guillaume Apollinaire qui l'appelait « la petite poyétesse », publie son conte fantastique La Maison dans l'œil du chat dans Les Soirées de Paris en 1913. Ce texte ainsi que d'autres poèmes en prose, écrits à 14 ans, sont publiés en 1917 par les éditions Crès. Dès lors, elle rencontre le tout-Paris littéraire, de Colette à Jean Cocteau, en passant par André Gide et les premiers surréalistes.
Pendant la Grande guerre, Mireille Havet se réfugie au Colombier avec sa famille. Mais elle revient rapidement à Paris où elle mènera une vie dissolue, marquée par la pauvreté, la drogue (opium, puis cocaïne et morphine à la fin de sa vie), et de nombreuses conquêtes homosexuelles.
En 1917, elle rencontre, par l’intermédiaire de Colette, Hélène et Philippe Berthelot, l’américaine Natalie Clifford Barney, icône du Paris lesbien de l’époque, dont elle fréquente le salon. Elle se lie à de grandes figures comme la comtesse de Limur, elle découvre l’œuvre de l’homosexuelle Renée Vivien. La fréquentation de ces femmes jouera un grand rôle dans la reconnaissance personnelle de son homosexualité. Elle était ouvertement homosexuelle, tant dans son journal qu'à la ville.
Elle écrit un roman, Carnaval, publié en novembre 1922 dans Les Œuvres libres, puis en septembre 1923 aux éditions Albin Michel et en 2005 par les éditions Claire Paulhan. Ce roman à clef est inspiré de sa relation avec Madeleine de Limur, transposée en relation hétérosexuelle.
Elle interprète le rôle de la Mort dans la pièce de Jean Cocteau Orphée en 1926. Elle est très remarquée dans ce rôle mais, dévorée par la drogue, elle ne pourra pas reprendre le même rôle en 1927.
Elle meurt à l'âge de 33 ans de délabrement physique dû notamment à la tuberculose et à la toxicomanie, abandonnée de ses amis, offrant pour quelques pièces son corps décharné aux passants. Elle lègue ses cahiers et manuscrits à son amie Ludmila Savitzky.
Mireille Havet est « redécouverte » grâce à l'édition de son journal, dont le manuscrit n'a été retrouvé qu'en 1995 par Dominique Tiry, petite-fille de Ludmila Stavitzky. Donné à la bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, ce manuscrit est conservé à l'université Paul-Valéry-Montpellier. Il est publié par les éditions Claire Paulhan de 2003 à 2012. "
Tags : littérature Mireille Havet roman crypté (pour Carnaval)
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